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VIVESCIA Industries fait preuve d’une grande résilience
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Dans une conjoncture volatile marquée par le retour d’une forte inflation et les incertitudes géopolitiques, VIVESCIA Industries se montre très résistant, avec un chiffre d'affaires qui passe pour la première fois la barre des 2,5 milliards d'euros et une performance économique qui continue à progresser, explique son Directeur général Olivier Miaux
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Quelle analyse globale faites-vous de l’exercice 2021-2022 clôturé le 30 juin 2022 ?
Ce dernier exercice demeure compliqué d'autant qu'il succède à deux autres marqués par la crise sanitaire dont les effets ont encore impacté 20212022. À cela s'ajoute une inflation galopante sur l’ensemble de nos postes de charges sur tout le périmètre de VIVESCIA Industries. Compte tenu de ce contexte objectivement défavorable, VIVESCIA Industries a fait preuve d’une grande résilience et affiche une performance économique, mesurée par l’Ebitda, en progression de près de 9 % avec un résultat net positif. Notre chiffre d’affaires total progresse de 460 millions d’euros dont près de 430 millions en croissance organique pour atteindre 2,5 milliards, un niveau historique, sur le dernier exercice, progression liée en partie à des effets prix mais également à des effets volumes très toniques. Le niveau de notre dette est stable par rapport à l’année dernière et reste totalement maîtrisé. Par ailleurs, nous avons relancé nos plans d’investissements avec une enveloppe annuelle engagée proche de 100 M€ pour préparer le futur.

Cette année a été marquée par le retour de la guerre en Europe. Quel impact le conflit en Ukraine a-t-il sur vos activités ?
Nous avons décidé de stopper immédiatement la production de malt dans nos deux malteries dans ce pays pour protéger nos collaborateurs que l'on continue par ailleurs de soutenir financièrement. Ce conflit nous a amenés à enregistrer des provisions significatives sur certains actifs ukrainiens comme les stocks de matières premières et les produits finis. Quant à la Russie, nous sommes attentifs à respecter les règles locales et internationales.
Comment ce conflit affecte-t-il indirectement vos activités ?
Le retour de l'inflation se constatait de manière significative dans tous nos métiers avant le conflit mais celui-ci a été un catalyseur. À partir de mars 2022, mois après mois, tous nos postes de charges, de l'énergie aux matières premières en passant par les intrants alimentaires, le transport et les emballages, ont flambé, avec, en sus, une volatilité exacerbée des prix. Nos coûts externes ont crû de +25 % par rapport à l'exercice précédent. C'est inédit et exceptionnel.
Comment avez-vous pu limiter cet impact auprès de vos clients sans encourir de pertes financières ?
Pour éviter de clôturer l'exercice avec un Ebitda en baisse, nous avons actionné différents leviers. D'abord, nous avons négocié des hausses de prix ciblées auprès de nos clients et travaillé la croissance des volumes, en gagnant des parts de marché. Nous avons continué à travailler notre offre consommateurs. Nous avons parfois réduit nos gammes de produits pour simplifier la production industrielle et allonger les séries, ceci afin de comprimer nos coûts. Enfin, nous avons poursuivi nos efforts d’amélioration de l’efficience dans nos activités pour optimiser nos processus opérationnels.
Comment se comporte VIVESCIA sur ses différents marchés géographiques ?
Toutes nos grandes aires géographiques ont progressé, excepté celle de l’Asie du fait des confinements répétés qui nuisent au tourisme et ont donc ralenti les ventes de notre activité de Boulangerie-Viennoiserie-Pâtisserie dans cette zone du monde.

Pouvez-vous donner quelques détails sur l’évolution des trois principales activités de VIVESCIA Industries qui pèsent 89 % du chiffre d'affaires (meunerie, BVP, malterie) ?
Les ventes en volume de nos malteries sont quasi stables si l'on fait abstraction des fermetures de nos deux entités de production en Ukraine. La rentabilité de cette activité, très sensible au coût de l’énergie puisqu'il faut sécher l’orge, se maintient malgré l’inflation. En ce qui concerne notre activité de Boulangerie-Viennoiserie-Pâtisserie (BVP), les volumes affichent de fortes progressions grâce à un retour à un marché plus dynamique, moins affecté par la crise sanitaire, et des gains de parts de marché. Cela vaut aussi en meunerie en particulier pour les clients industriels ainsi que pour notre marque de farine iconique Francine qui atteint un niveau historique de parts de marché parmi les foyers français, à plus de 37 %. La performance des activités BVP et meunerie progresse malgré les vents contraires liés à l’inflation.
Qu'en est-il des autres activités (nutrition animale, maïserie, biotechnologies vertes… )?
Kalizea, spécialisée dans la transformation du maïs, voit sa croissance en volume tirée par la Roumanie mais affiche une performance économique moindre en raison du léger décalage entre la hausse des coûts que nous absorbons instantanément et la hausse de prix à passer chez nos clients avec lesquels nous signons des contrats souvent annuels. Notre pôle nutrition animale, notamment pour les bovins et la volaille, pâtit d'une inflation du prix des matières végétales. À cela s'ajoute une forte pluviométrie durant l'été 2021 qui a réduit mécaniquement les achats des éleveurs bien pourvus en fourrage. Enfin, ARD dégage une belle progression tant de son chiffre d’affaires que de sa performance économique. À la fois incubateur de projets et accélérateur d’innovation, ce pôle est en effet positionné sur un segment porteur, à savoir les biotechnologies industrielles, le fractionnement et la chimie du végétal. Et nos équipes sont reconnues au niveau mondial dans ces marchés d'avenir. Qui plus est, nous couvrons l'ensemble des processus depuis le laboratoire jusqu’à la mise à l’échelle industrielle avec une offre de fabrication en sous-traitance. En bref, on part de l'éprouvette pour aller jusqu’à la production de masse pour le compte de nos clients. Au printemps 2023, nous aurons finalisé nos travaux pour accroître nos capacités qui arrivent à saturation.
Quelles sont les perspectives de VIVESCIA Industries pour l'exercice 2022-2023?
La visibilité est naturellement très faible dans nos secteurs comme dans tous les secteurs économiques. Les hausses de prix devraient se poursuivre mais l'impact sur la consommation demeure incertain et reste une inconnue. Nos patrons d’activités et leurs équipes sont très mobilisés et attentifs à l’évolution de nos marchés, et j’en profite pour leur rendre hommage et saluer leur grande endurance. En tout état de cause, nous continuerons notre marche en avant et à investir pour profiter du rebond quand il surviendra. Tous nos plans de conquête et de transformation s'inscrivent plus que jamais dans le respect de nos engagements LINK en matière de développement durable et de notre stratégie climat qui sera finalisée durant cet exercice...

Visite d’Olivier Miaux (Gérant de VIVESCIA Industries) et d'Olivier Hautin (Directeur général de Malteurop) sur le site de Gdańsk en Pologne, à la rencontre des collaborateurs ukrainiens de Malteurop et leurs familles, accueillis par leurs collègues polonais.